Le Nicaragua est un pays d’Amérique Centrale, avec au sud le Costa Rica et au nord le Salvador et le Honduras.
Ce pays il m’attirait depuis longtemps, il était sur ma liste de pays à visiter absolument. En 2021, avec un contexte mondiale particulier (des pays sont fermés au tourisme), le Nicaragua était ouvert, c’était l’occasion de s’y rendre avec des vols peu chers pour le Costa Rica voisin.
Que ça a fait du bien de repartir en voyage à l’autre bout du monde, le Nicaragua ne nous a pas déçu, bien au contraire, un pays dépaysant, accueillant, très varié par ses paysages et ses attractions touristiques.
« Asi es Nicaragua !» (ainsi est le Nicaragua !).
Voici un compte rendu de notre voyage.
Compte rendu d’un voyage au Nicaragua
Itinéraire
San Jose (Costa Rica) / San Carlos (Nicaragua)/ El castillo et Réserve Biologique Indio Maiz (Nicaragua) / islas Solentiname (Nicaragua)/ San Carlos (Nicaragua)/ Granada et volcan Masaya (Nicaragua)/ isla Ometepe (Nicaragua)/ El Ostional (Nicaragua) / San Jose (Costa Rica)
Contexte COVID
Nous avons pris des billets Air France pour San Jose (Costa Rica) car pas chers, pratiques (bon horaires) mais surtout parce que c’était bien spécifié sur leur site que les vols étaient TOUS modifiables ou remboursables. Donc nous ne prenions pas trop de risques en cas de recrudescence de la pandémie.
Nous avons le pass sanitaire.
Jusqu’au dernier moment nous n’étions pas sûrs de pouvoir partir suivant la situation sanitaire au Costa Rica, au Nicaragua ou encore en France. J’ai élaboré des plans A, B, C, …, d’itinéraires, suivant la situation sanitaire et suivant les élections au Nicaragua en novembre, nous partons en octobre (risque d’émeutes comme en 2018 ?).
Avant de partir il y a eu pas mal de paperasse à préparer pour pouvoir les présenter aux aéroports et aux frontières terrestres : le « pase de salud », un formulaire à remplir sur internet pour le Costa Rica, un test PCR à faire 72 heures avant le passage de frontière pour le Nicaragua (malgré le pass sanitaire) et un formulaire « solicitud » à remplir sur internet plusieurs jours avant l’arrivée pour le Nicaragua.
L’arrivée au Costa Rica a été facile malgré la paperasse à montrer (pass sanitaire, « pase de salud », billet retour), par contre le passage de frontière terrestre côté nicaraguayen a été stressant… Il a fallu montrer patte blanche, batailler, parlementer, sous la menace de devoir repartir côté Costa Rica. Heureusement que nous nous débrouillons en espagnol !
La situation sur place : l’état de la vaccination au Nicaragua n’en est qu’au début, le pays n'a jamais été confiné, le masque est porté dans les bus, les magasins, pour entrer dans les restaurants. Une partie de la population a peur d’attraper le COVID et porte le masque partout, on a même vu des personnes portant visière et masque en même temps. Côté tourisme : il y a peu de touristes voire pas du tout dans certains endroits, nous avons été les seuls touristes à San Carlos, aux iles Solentiname, à El Castillo et à El Ostional. Nous avons croisé des touristes à Granada, Isla Ometepe et San Juan del Sur. Mais d’après les professionnels du tourisme, la courbe repart à la hausse depuis l’été 2021.
En résumé, si on n’est pas vacciné, quasi impossible de voyager, car même vacciné, ce fut assez compliqué !
Prévention COVID
Au marché municipal de Granada
Budget
D’abord il faut apporter des dollars en cash (ils se changent beaucoup plus facilement que les euros) et changer sur place ou retirer des cordobas, la monnaie nationale. En effet, on paie facilement les tours et les nuits d’hôtel en dollars et tout le reste (c’est-à-dire les petites dépenses) en cordobas. Les prix sont donnés soit en dollars soit en cordobas, soit dans les deux monnaies. Lors de notre voyage, le dollar se changeait 35 cordobas.
Sinon le Nicaragua est un pays très abordable (surtout comparé à son voisin costaricien).
Les logements (hôtels, hostal, hospedaje) nous ont couté entre 18 et 25$ la nuit, petit dej inclus ou pas (sur la base d’une chambre double avec ventilo et salle de bain privative). Pour les repas, nous en avions pour autour des 10$ pour deux, bières incluses, parfois moins, parfois plus, comme lorsque nous avons mangé des langoustes ! La bière coute autour du dollar, ça dépend des établissements.
Si vous souhaitez visiter des parcs nationaux ou louer les services d’un guide, prévoyez un budget « tour », qui n’est pas négligeable dans le budget total du voyage.
Saison
Nous sommes partis en basse saison, en octobre, pendant la saison des pluies. Nous avons eu pas mal de pluies en effet du côté du rio San Juan (El Castillo), la région la plus arrosée du pays avec la côte Caraïbe. Ailleurs, nous n’avons eu que des orages ponctuels, certes parfois assez violents mais assez brefs.
En résumé la saison des pluies ne nous a pas empêché de bien voyager.
Transports
Hormis les vols pour arriver au Costa Rica, nous avons surtout pris des bateaux/ embarcations plus ou moins grandes (du kayak au ferry) car notre trajet était concentré autour du lac Nicaragua (appelé aussi Cocibolca) et le long du rio San Juan. Sinon nous avons pris les « chicken bus », des bus scolaires canadiens ou américains reconvertis. Nous avons pris aussi des taxis collectifs en voiture ou minibus peu chers.
Un chicken bus
Lancha au départ du village d’El Castillo (rio San Juan)
On a aimé
Les nicaraguayens
Nous avons été très bien accueillis, les locaux sont sympas, prêts à aider si besoin. Comme presque partout dans le monde, un sourire et un « bonjour » (en langue locale bien sûr !) suffisent à briser la glace ! Le fait de parler un minimum espagnol aide beaucoup aussi. Combien de fois nous avons entendu « Que se vaya bien ! » « buenas ! » « hola chicos ! ».
La faune
Comme son voisin costaricien, le Nicaragua est un petit paradis pour observer la faune. Dans les parcs nationaux et en dehors nous avons pu observer une multitude d’oiseaux (oropendola, uraca, perroquets, colibris, pélicans, martin pécheurs, cormorans, balbuzards, vautours, hérons, échassiers), des singes (capucins, singes araignées et surtout singes hurleurs), des grenouilles minuscules mais très colorées (et dangereuses), des iguanes et des traces fraiches de jaguar. On peut observer des tortues venues pondre sur les plages de la côte Pacifique, il y a des tapirs, des paresseux, des serpents que nous n’avons pas vus.
Mais notre grand regret : ne pas avoir vu de toucans...
La variété des paysages
Le pays a une forte concentration de volcans, plus ou moins spectaculaires, endormis ou non. La forêt, nuageuse, primaire, sèche ou humide est présente partout dans le pays, nous qui adorons la forêt, nous nous sommes régalés en rando.
Question plages, nous avons été gâtés aussi, nous nous sommes souvent baignés. En effet, le pays possède le plus grand lac d’Amérique Centrale: le lac Nicaragua (ou Cocibolca), avec des iles magnifiques (Ometepe et Solentiname), et deux façades maritimes : la côte Pacifique (où nous sommes allés) et la côte Caraïbe (où nous ne sommes pas allés). Le nord du pays est dominé par des montagnes, nous n’y sommes pas allés).
Ne pas oublier un fleuve important, qui relie le lac Nicaragua à la mer Caraïbe : le rio San Juan que nous avons bien aimé, porte d’accès à la réserve biologique du parc Indio Maiz (plus grand parc d’Amérique centrale).
Singe hurleur
iguane
Le volcan Concepcion sur l’ile d’Ometepe
Iglesia La Merced à Granada
On a moins aimé
En fait il n’y a pas grand-chose que nous n’avons pas apprécié et c’est vraiment pour chercher la petite bête !
La cuisine
Elle n’est pas d’une grande variété, car hormis autour du lac et sur les côtes Pacifique et Caraïbe où on peut manger du « pescado » (poisson) et des « mariscos » (fruits de mer), les plats se composent de « gallo pinto » (riz/ haricots rouges), du « pollo » (poulet), du « cerdo » (porc) ou encore du « res » (bœuf) accompagné de « platano » (banane plantain).
Dés que nous en avions l’occasion, nous commandions du poisson dés qu’il y en avait.
La saleté de l’ile Ometepe
Le pays est très globalement propre, pas ou peu de déchets par terre, les gens jettent les déchets dans les poubelles qui sont nombreuses, des campagnes de sensibilisation nationales ou locales semblent avoir porté leur fruit, sauf sur l’ile d’Ometepe.
Nous logions à Merida, du côté du volcan Maderas, il n’y a que de tout petits villages ou hameaux, ils étaient jonchés de détritus, nous avons beaucoup marché aux alentours, nous avons vu des décharges sauvages et déchets en tout genre en pleine nature, chose que nous n’avons pas vu ailleurs dans le pays.
Dommage car l’ile est magnifique.
L’omniprésence du parti au pouvoir
Nous étions au Nicaragua en octobre 2021, les élections présidentielles étaient moins d’un mois après, en novembre. Le pays était aux couleurs du parti FSLN (et de l’homme) au pouvoir. Par contre pas ou peu d’affiches d’autres partis d’opposition.
Lieux coup de cœur: notre top 3
Les iles Solentiname
Un paradis sur terre au sud du lac Nicaragua, un archipel où on se sent au bout du monde, où le temps s’arrête !
C’est un archipel d’iles plus ou moins grandes, couvertes de foret mais aussi d’un peu de cultures, les villages sont minuscules, les habitants sont relax, toutes les iles ne sont pas habitées.
Hormis l’ambiance cool et les paysages superbes, l’artisanat des iles est superbe et reconnu dans le monde entier.
Reynaldo, notre logeur à l'hostal "Buen Amigo" a été d’une grande aide, de bons conseils, il a grandement contribué à notre coup de cœur pour ces iles !
Le volcan Masaya
Un rêve réalisé : voir un volcan en éruption avec un lac de lave dans le cratère (j’avais déjà vu des volcans en éruption mais sans lave).
Nous avons eu la chance de le voir de jour et de nuit, une évolution vers l’encore plus beau car le lac de lave se révèle avec la tombée de la nuit, avec la fumée qui rougeoie !
Imaginez en plus avec l’orage, le tonnerre, les éclairs juste au-dessus du grand cratère, quelle ambiance de fin du monde !
El Ostional
Un village de pêcheurs de la côte pacifique avec de belles plages désertes aux alentours et des collines couvertes de forêt dans l’arrière-pays. Depuis la plage nous voyons la péninsule montagneuse couverte de forêt de Santa Elena côté Costa Rica (nous sommes à une dizaine de kilomètres de la frontière).
Que faire ici ? Voir la vie des pêcheurs, leurs va et vient pour aller pêcher, vendre leurs poissons à même le bateau, s’imprégner de la vie du village, se baigner, longer la côte à marée basse pour rejoindre des plages désertes, marcher dans l’arrière-pays pour essayer de débusquer le toucan ou les singes hurleurs.
A la base on voulait bouger, voir d’autres plages le long de la côte mais El Ostional nous a largement contenté, voire même envouté !
Le rôle de Salvador (et de sa famille) de l’hospedaje Manta Raya (où nous logions) a été important dans notre bonne perception du lieu, il nous a bien accueilli, on a beaucoup échangé, parlé ensemble, il nous a bien guidé et conseillé !
Le magnifique volcan Masaya
La plage d’El Ostional
Les iles Solentiname, couvertes de forêt
l'art et les peintures des iles Solentiname: une déclaration d'amour à la Nature!
Nos bonnes adresses
« Manta raya » hospedaje à El Ostional
Cet hébergement familial tenu par Salvador et sa femme Carolina est très bien situé au bord de la plage. L’accueil est excellent, Salvador est une mine d’informations, il est passionné par la nature et nous a baladé dans la forêt et sur l’océan. Mais tous les deux sont aussi d’excellents cuisiniers, nous nous sommes régalés de poissons, ceviche ou encore langoustes (suivant la pêche du jour).
« Los Chocoyos » à Merida (isla Ometepe)
Le grand plus de cet hébergement est la situation géographique : au bord du lac, avec sa plage privée et ses couchers de soleil magnifiques. Nestor est un mec super qui donne de bons conseils et qui est aux petits soins. Seul hic, c’est un peu loin de tout, on ne se déplace qu’en minibus (et il y en a peu), en kayak ou à pied.
Hostal « buen amigo » à Isla Mancarron (Solentiname)
Chez Reynaldo et sa famille, on est en immersion dans une famille et dans un village. La cuisine de sa femme est excellente et Reynaldo a toujours de bons conseils, il est toujours souriant et propose des tours dans les autres iles des Solentiname. En plus de l’hostal, ils tiennent une petite épicerie, la seule de l’ile, c’était marrant de voir le défilé des villageois venant acheter tout et n’importe quoi !
Hostal « De boca en boca » à Granada
Une auberge de jeunesse comme on aime en trouver partout dans le monde, lieu de rencontre des "mochileros" (backpackers), avec un patron et un personnel agréable, des prix légers, un jardin intérieur, proposant des activités tous les jours (apéro de bienvenue, quizz, « beerpong », …), ainsi que des tours dans les alentours (laguna de Apoyo, volcan Masaya, …). De plus cette auberge est bien placée, à proximité de tout, juste à côté d'une des plus belles églises de la ville.
Hôtel « Victoria » à El Castillo
Le meilleur hôtel du village (et le plus cher), tenu par deux sœurs adorables. Comme nous étions les seuls touristes du coin, nous avons eu une chambre à 22$ la nuit sans petit dej et avec ventilo. Chambre toute lambrissée, au bord d’une grande terrasse avec hamacs et chaises, donnant sur un bel arbre et sur le rio San Juan.
Hôtel « Novo » à San Jose au Costa Rica
Comme nous avons dû passer 2 nuits à San Jose, nous avons choisi un hôtel proche des stations de bus. C’est l’hôtel le plus cher de notre voyage car au Costa Rica tout est beaucoup plus cher qu’au Nicaragua et en plus nous sommes dans la capitale. L’accueil fut très sympa de la part de la dame à l’accueil, toujours souriante et de bons conseils. Le petit déjeuner est inclus.
Restaurant « Cofalito » à El Castillo
Un bon resto juste à côté du débarcadère, qui propose bien sûr une bonne cuisine mais en plus avec une belle terrasse qui surplombe le fleuve.
Restaurant « Posada el rio » à El Castillo
C’est le restaurant de la posada où nous avons mangé tous les soirs lors de notre séjour à El Castillo, bonne cuisine et accueil sympa.
Si vous voulez un guide anglophone pour aller dans la Réserve Biologique Indio Maiz, demandez Orlando qui est très sympa et compétent.
Cafetin Claudia à Granada
Un petit resto où nous nous sommes régalés, à un prix très abordable, avec un excellent accueil.
Restaurant « La Frontera » à Granada
Bon accueil, bonnes bières artisanales, une ambiance rock et Metal avec clips et affiches de groupes mais surtout bonne cuisine ! On a bien aimé !
Merci à Reynaldo, Romario, Orlando, Raman, Nestor, Salvador et Carolina pour leur accueil, leur aide et leurs conseils.
Reynaldo la force tranquille
Romario « el capitan »
Et pour finir en beauté, la plage d'El Ostional
Le Nicaragua nous a enchanté, c’est un pays petit par la taille mais grand par ce qu’il a à offrir, nous y retournerons avec plaisir car il y a tant à voir, trois semaines passées là-bas n’ont pas suffi, loin de là.
N’hésitez pas aller visiter ce pays plein de promesse et à me poser des questions si besoin.
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Mylène (dimanche, 10 décembre 2023 18:17)
Merci pour ton blog !
Je t'ai envoyé un message pour avoir un complément d'info.