Après un premier article sur mes anecdotes de voyage , en voici un deuxième.
Ces anecdotes vous amèneront cette fois au Yémen, en Gambie, en Malaisie (Bornéo), en Inde et aux Philippines.
Bonne lecture.
Ali et moi dans le Djebel Haraz (Yémen)
Au Yémen, je suis dans le djebel Haraz, une région montagneuse à l’ouest de Sanaa. Pour sillonner ces montagnes, pas de routes, il faut marcher, ça tombe bien j’adore la randonnée. Je choisis de prendre un jeune guide local, Ali, pour ne pas me perdre (je n’ai pas de carte) et surtout pour échanger avec les villageois (je ne parle pas arabe).
Donc me voici parti pour 3 jours de randonnées en étoile à partir du village de Manakha avec Ali. Nos marches nous conduisent de terrasses en terrasses, de villages en villages, certains perchés sur des pitons mais tous sont magnifiques avec une architecture particulière.
Avec Ali, on sort d’un village pour en rejoindre un autre, il me dit « tu vas voir, au prochain village, les femmes sont superbes ». Je suis sceptique, des femmes je n’ai vu que des « fantômes » noirs, elles ne montrent que les yeux.
Nous arrivons enfin dans ce village, Ali est émoustillé, nous croisons quelques femmes dont nous ne voyons que les yeux. A la sortie il me dit avec un grand sourire « alors elles sont pas belles ici les femmes ? », je lui fais remarquer que nous n’avons vu que des yeux, lui il a vu leur beauté à travers le regard…
Village dans le djebel Haraz
Un hôtel particulier en brousse (Gambie)
J’arrive à Basse Santa Su au fin fond de la Gambie, en pleine brousse africaine. C’est une petite ville sympa où je trouve un hôtel en plein centre, pas cher, d’où j’ai une belle vue depuis un balcon sur la vie de la rue. Il semble que je suis le seul client. Je laisse mon sac et pars à la découverte des environs.
Quand je reviens la nuit tombée à l’hôtel, surprise ! Il y a du monde partout, que des locaux, je suis le seul touriste. La musique est à fond, l’alcool coule à flot, des femmes légèrement vêtues et entreprenantes se promènent dans l’hôtel, certaines me saluent avec un air qui veut tout dire. Je passe aux toilettes communes avant d’essayer de dormir, c’est dégueulasse : un mélange d’excréments et de capotes usagées jonchent les toilettes. Je me réfugie dans ma chambre en bouclant ma porte, j’analyse vite la situation : je suis dans un hôtel de passe !
Je me dis « quelle nuit je vais passer ! », surtout que plusieurs fois dans la nuit des prostituées toqueront à ma porte et imaginez les bruits de cris, de musique, de rires.
Je me suis endormi quand même et au petit matin je fais mon sac et pars à la recherche d’un meilleur endroit pour dormir. Quelle nuit !
A Basse Santa Su depuis le balcon de l’hôtel
Une longue nuit à Roxas (Philippines)
Dans la série « nuit de merde », voici ma longue nuit à Roxas, sur l’ile de Palawan aux Philippines. J’arrive dans l’après-midi à Roxas pour y passer la nuit avant de partir pour Port Barton. En centre-ville je trouve un petit hôtel sympa, je laisse mon sac dans ma chambre qui est propre.
Je pars me balader et manger, la nuit tombe et à mon retour dans ma chambre, j’allume la lumière et là horreur ! Des énormes cafards partout ! D’habitude la vue de quelques cafards ne me dérange pas, j’ai l’habitude mais là ils sont énormes et nombreux !
Surtout qu’avant de partir aux Philippines j’avais entendu à la radio le cas d’un hôpital psychiatrique en France où les malades perdaient l’ouïe, à cause de cafards qui nichaient dans leurs oreilles ! Ça n’aide pas !
J’essaie d’en dégommer le plus possible mais il y en a trop et ils sont rapides. Je mets toutes mes affaires dans mon sac que je ferme et que je pends, je ne veux pas en retrouver dans mes affaires. Je déplace le lit au milieu de la chambre, loin des murs où ils peuvent facilement grimper et je laisse la lumière allumée toute la nuit, ils préfèrent l’obscurité.
Ma nuit sera ponctuée de réveils en sursaut pour inspecter le lit et de meurtres de cafards.
Paysage entre Roxas et Port Barton
Rencontre dans la foret de Bornéo
Je suis avec Fanny, ma femme, nous sommes en train de faire une rando de quelques heures dans la foret de la péninsule de Santubong, dans le Sarawak (le côté malais de Bornéo). Le cadre est superbe, nous sommes seuls, le sentier est facile, on voit de belles cascades, on traverse des ponts suspendus. Je marche devant Fanny et tout à coup, juste derrière un arbre, au bord du sentier, je tombe nez à nez avec un beau serpent vert, posé sur une souche, la tête dirigée vers nous. Je ne réfléchis pas et prends Fanny par le bras pour la tirer le plus vite possible hors de portée du serpent.
Quelques mètres plus loin, je suis tout tremblant, Fanny ne comprends pas je lui montre le serpent derrière nous, il n’a pas bougé, ouf.
On met 2/3 minutes à nous remettre de nos émotions, surtout Fanny qui a la phobie des serpents. Je m’approche un peu de lui pour le prendre en photo, pour le souvenir.
Et avant de repartir on prend des bâtons pour faire du bruit en marchant, on ne veut pas d’une deuxième rencontre.
Au retour à notre hôtel, je montre la photo ci-dessous au proprio qui est aussi un guide indigène du coin, il connait bien la faune.
Verdict : s’il nous avait mordus, la mort en 1h si on n’a pas de sérum. Je voulais faire une rando en solitaire en pleine jungle le lendemain, ça m’a calmé, je n’y suis pas allé.
Un beau serpent vert (variété de vipère : Vipère de Mine)
Malade comme un chien à Lucknow (Inde)
Je suis au Népal pas loin de la frontière indienne avec un anglais, à faire du vélo de villages en villages.
Il est 15h, nous avons faim, nous trouvons une gargote dans un village, la femme soulève le couvercle d’une marmite, des grosses mouches s’échappent du dal bhat*, c’est mauvais signe mais tant pis on a très faim, on mange.
Deux jours après je suis à Lucknow en Inde. Je pars en bus pour la gare pour acheter un billet pour un trajet de nuit Lucknow/ Delhi. Je retrouve par hasard un pote tchèque (rencontré au Népal) dans le bus qui me conduit à la gare, lui aussi veut prendre un train de nuit pour Dehli. Moi je me sens de plus en plus faible, bizarre. Arrivé à la gare c’est la queue comme d’hab pour prendre son billet, et comme d’hab il faut jouer des coudes pour garder sa place et ne pas se faire passer devant. Mes jambes commencent à flageoler et après un gros effort j’ai mon billet.
Je repars avec le tchèque vers le centre en bus, il est bondé, sans mon pote je me serais écroulé, j’ai chaud, je suis faible et je ne tiens plus debout. Mon pote me ramène à mon hôtel, à ma chambre. Il me demande si je veux qu’il appelle un médecin, je ne veux pas, on est en Inde…
Je vais passer plus de 24h à délirer, à avoir chaud, froid, à aller aux toilettes, à avoir de la fièvre… Mon pote passe me voir dans la soirée avant de prendre le train et prévient le réceptionniste que je suis malade, mais il s’en fout, c’est marche ou crève en Inde.
Finalement je me remets d’un coup, je revis, je retrouve mes forces, par contre je suis dégouté par la nourriture, je ne finis pas les plats, je suis obligé de manger des pizzas ou des pates car la nourriture indienne me dégoute encore plus.
Ça durera au moins 2 semaines, je perdrai une dizaine de kilos. Cette maladie aura blindé mon estomac et mon système immunitaire, pour les prochains mois de voyage, je pourrai manger de tout sans craindre la tourista.
Inde
J’espère que cette deuxième fournée d’anecdotes vous aura plu. Si vous en voulez d’autres, n’hésitez pas à me le faire savoir, j’en ai d’autres en stock !
Légende :
*dal bhat : plat traditionnel du Népal composé de riz blanc (bhat) et d'un bol de soupe aux lentilles (dal)
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manola (vendredi, 15 juillet 2016 19:45)
oh! que oui ne te gênes pas pour d'autres anecdotes ! j'adore !!!
par contre le serpent: vous avez eut chaud!
le plus rigolo: cette chambre dans cet hôtel de passe! ;-)
allez: belle semaine à vous 2....;-)
selamat jalan (vendredi, 15 juillet 2016 21:56)
Merci Mano, j'ai pensé à toi quand j'ai écrit cet article, je sais que tu aimes bien, il y aura une suite.
Oui pour le serpent on a eu chaud, une grande frayeur, surtout qu'on en a vu un autre pendant ce voyage! L'hôtel de passe: un grand moment de solitude!
Bises Mano.
Kevin (jeudi, 05 janvier 2017 17:46)
Hummmmm quel beau serpent et dire que Fanny me fait l'honneur de franchir notre porte chaque fois que l'on ce voie mais tant que tu le laisse tranquille vous ne craignez rien il n'attaquera juste que pour se défendre si il est surpris ou se sent en danger.
moi qui suis friand de ces magnifiques bêtes je serais ravis d'en voir plus si tu as différente expérience a nous raconter avec les reptiles ou grenouilles exotiques
Et je reste ouvert pour combattre votre phobie les cousins
selamat jalan (vendredi, 06 janvier 2017 09:10)
Oui il est beau mais il nous a bien fait peur, il est dangereux en plus et il aurait pu attaquer car on est tombé nez à nez à quelques centimètres de lui.
Moi je ne suis pas phobique, je peux prendre un serpent dans les mains SI je sais qu'il n'est pas venimeux. Fanny, elle, est une vraie phobique
Kevin (vendredi, 06 janvier 2017 15:55)
C'est un tropidolaemus subannulatus de la famille des vipère
selamat jalan (vendredi, 06 janvier 2017 21:12)
A tes souhaits!!!
En tout cas il est dangereux, on meurt de sa morsure en 1 heure si on ne fait rien...